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Il s’est passé 10 ans depuis la naissance de ma fille, une année très difficile en réanimation et une bonne dizaine années environ à retrouver une stabilité, et à remonter mes affaires totalement abandonnées pendant cette période, mais l’idée d’aider les autres ne m’a jamais quitté, seulement il fallait déjà que je sauve ma famille et que j’élève mes 6 enfants ….

Vers 2005 2006 je me dis qu’il est temps de prendre les choses  en main et  je descends rejoindre le Samu social à la gare routière de Montpellier pour aller à la rencontre des sans-abris …..

L’ère de mon  apprentissage dans l’humanitaire vient de commencer…. Après une discussion intense avec un groupe de sdf , je décide de proposer à celui qui voulait vanter les mérites de ses copains , de me suivre et de commencer avec moi à mettre en place un premier lieu d’hébergement à Fabrègues , dans une magnifique propriété  que je n’exploitais pas . Rapidement, cet homme très sympathique m’a aidé à accueillir plusieurs de ces copains et un beau lieu d’accueil venait de naitre. Lui était un grand joueur d’échec et il partait tous les jours en bus à Montpellier  disputer de grandes parties sur l’esplanade ou un échiquier géant était dessiné au sol â€¦.à cette époque je ne demandais pas aux résidents de participer et même si parfois certains essayaient de se rendre utiles la plupart allaient et venaient selon leurs envies ….Au début je dépensais pas mal d’argent à acheter la nourriture , et ensuite j’ai trouvé l’aide de plusieurs supermarchés qui me donnèrent longtemps des produits en fin de date …Puis je mis en place un  second lieu d’accueil à Béziers avec une quinzaine de chambres ….. A ce moment je ne payais plus la nourriture ,mais les frais occasionnés par les deux camions à Béziers et Fabrègues , les frais de chauffeurs et les personnes que je payais pour faire le tri et la gestion me coûtaient quand même assez cher ….au bout de 5 ou 6 ans j’en ai eu marre de voir les gens dormir ou se balader ,voir tout abimer ou même parfois vendre le poêle Gaudin ou la télé pour acheter de la drogue , et venir au chaud l’hiver et repartir sur les routes l’été….j’ai eu l’impression que ce que je faisais ne servait à rien    et j’ai décidé d’arrêter…. J’ai profité du désert total d’un été où il n’y avait plus personne pour fermer et ne jamais ré ouvrir…

Depuis ces dernières années je me suis beaucoup rapproché de dieu et j’ai appris à vivre avec et à écouter toutes ces recommandations …j’ai donc beaucoup réfléchi et je me suis dit que  peut-être c'est  moi qui m’y étais mal pris et que j’aurais dû aller plus loin et leur montrer le chemin au lieu de les laisser toute la journée livrés à eux même…..

Fin 2013, j’étais au sommet de ma communion avec dieu , et il m’a donné la force de recommencer et de chercher des solutions pour aider ces gens … Dans un premier temps , j’ai passé mes fêtes de noël à beaucoup réfléchir  et j’ai demandé à un architecte de faire les plans d’une petite maison mobile sur roue que j’ai moi –même dessinée…Ensuite j’ai passé des annonces pour trouver des bénévoles pour m’aider à les construire dans mes  locaux…

Le premier qui s’est présenté c’est Charles ….quand je lui ai demandé où il habitait, il m’a dit nulle part , « je suis SDF Â» et je m’ennuie , je voudrai vous aider….il m’a ensuite proposé de faire venir d’autres gars qu’il connaissait bien et qui comme lui étaient courageux et prêts à  s’investir sur un projet pareil plutôt que de rester à ne rien faire .

A ce moment-là, j’ai fait une rencontre exceptionnelle avec Valérie Senocq qui avait déjà elle-même hébergé teddy   , un jeune SDF qui avait perdu une de ses jambes à cause du froid à Lyon. J’ai immédiatement compris que je venais de rencontrer une femme à part, que depuis le premier jour je compare à sÅ“ur Emmanuelle.

 Valérie avait été très affectée de ne pas pouvoir accompagner ce jeune plus longtemps pour des raisons familiales, et a sauté sur l’occasion pour me prêter main forte à la création de l’association qui alors a démarré sur les chapeaux de roue.

 Des bénévoles du secours populaire nous ont demandé à ce moment-là, de prendre en charge un couple d’arméniens (les origines de ma fille), dont l’homme était très malade, et nous avons alors cherché pendant plusieurs jours la solution pour ces gens, et, finalement nous avons décidé d’acheter deux grandes tentes militaires ;  La grande aventure des Anges de la rue venait de commencer.

 

 Le Président fondateur Robert Massaré   

 

NAISSANCE   DE   L'ASSOCIATION

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