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Novembre 1993, la plus jeune de mes filles, la 6 ème d’une fratrie de 8 frères et sœurs, est née avec des complications qui ont nécessité un an de réanimation et de très nombreuses opérations.

Au tout début de cette longue et douloureuse période, je me suis senti impuissant et pour la première fois de ma vie, incapable d’apporter la moindre solution pour permettre l’amélioration de l’état de santé de ma fille, aussi, je n’ai vu qu’une seule issue qui a été de me tourner vers Dieu, à qui j’ai fait la promesse que s’il laissait la vie à ma fille, moi je passerai le reste de ma vie à aider les autres …..Sans attendre et alors même que ma fille se battait entre la vie et la mort, j ‘ai commencé avec mes autres enfants , à faire des piles de crêpes avec 4 poêles pour ensuite les distribuer aux sans-abris dans la neige et dans les rues de Paris… il faisait très froid et ces gens dormaient dehors … Mes enfants ont été très touchés par ces rencontres bouleversantes  et par la gentillesse de ces hommes tellement ordinaires qui avaient simplement divorcé ou perdu leur emploi â€¦ parfois même les deux ..La plus grande de mes filles qui m’a souvent accompagné sur le terrain a beaucoup pleuré et rentrait souvent bouleversée par ces rencontres et ce fût longtemps le sujet de discussion de nos repas…L’un d’entre eux qui dormait dans la neige en bas de notre résidence, nous avait expliqué la difficulté d’aller dormir dans un des centres du 115 dans lesquelles les conditions étaient plus dures que la rue …récemment, en caméra cachée, nous avons été avec la vice-présidente des Anges de la rue, visité celui de Nanterre ….une ancienne prison pour femmes, complètement déshumanisée…..La course à l’assaut des bus pour y arriver, ensuite on est enfermé jusqu’au lendemain, la police vous surveille pendant les repas, ce carrelage blanc partout et cette odeur de vomi dans les sanitaires ….mes enfants m’ont souvent demandé si on pouvait en prendre au moins un à la maison mais ce n’était pas possible…Un jour, un dimanche de janvier où il faisait bien froid, je revenais de la boulangerie , à cette époque nous habitions avenue Parmentier, comme tous les dimanches je revenais avec des croissants pour mes enfants et aussi pour ces deux gars en bas de chez nous , avec qui nous avions sympathisé et qu'elle ne fût pas ma surprise quand je vîs les pompiers arrivaient et tentaient le massage cardiaque torse nu dans le froid. Ce jeune gars de 40 ans devait succomber sous mes yeux malgré tous les efforts de ces courageux pompiers. Ce jour-là,  j’ai compris que je devais aller plus loin et que c’était intolérable de laisser des gens mourir dehors dans le froid et dans l’indifférence totale.

Un an plus tard, ma fille sortait guérie de l’hôpital trousseau à Paris que je ne remercierai jamais assez. Le jour de sa sortie, j’ai apporté de nombreux tableaux  que j’avais achetés à de jeunes peintres contemporains  en 20 ans et je les ai offerts à tout le personnel soignant de cet hôpital pour les remercier d’avoir sauvé ma fille. Le plus beau d’entre eux d’un peintre breton  plein de talent   j’ai nommé Patrice Kerdiless  trônait encore il n’y a pas si longtemps dans le bureau personnel  du docteur Larroquet une dame exceptionnelle qui a du sauver tant de vies dans la plus grande discrétion.      

Aujourd’hui ma fille a 21 ans  ,on la dit belle comme une déesse grecque avec ses origines italienne ,  arménienne et juive  ….elle a réussi tous ces  diplômes et sa prépa du premier coup. Elle finit sa deuxième année d’une des écoles les plus prestigieuses  â€¦.avec mes autres enfants et mes petits enfants qui me donnent tellement de bonheur et d'amour , que pourrais je  demander de plus , comment pourrais-je oublier cette promesse faîte à Dieu, comment pourrais- je oublier tous ces gens merveilleux qui ont sauvé ma princesse , et comment pourrais-je abandonner toutes ces personnes qui dorment et meurent parfois dans la rue et l’hiver dans le froid ?…  Que pourrais-je faire de  mieux que les aider ? … existe-il  quelque chose qui pourrait m’apporter plus de bonheur que de les serrer dans mes bras ? , est-il quelque chose plus fort que de sauver une personne ?            

                                                                                               

                                                                                                                                   Le Président fondateur Robert Massaré 

L'origine de la vocation.

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